39%, quid du long terme?

Les droits de douanes américains ont envahi l’espace médiatique. L'avenir à court terme est trop soumis aux aléas des négociations et de possibles nouvelles décisions du président Trump pour être analysé en détail. De même pour les conséquences précises sur nos entreprises, en Suisse et dans le Canton, même si une part de l'industrie souffrira.

Mais l'actualité nous permet de réfléchir à ce qu'il convient de viser à plus long terme. D'aucuns nous pousseront à multiplier nos partenaires économiques, comme lorsque des tensions apparaissent avec l'UE. Bien sûr, cela nous ferait moins dépendre d'un seul Etat. Mais nous serions toujours dépendant de la situation économique et des politiques d'autres pays. Nous ne serions pas non plus protégés d'un mouvement général de démondialisation.

Une autre possibilité serait de chercher à moins dépendre des exportations et du commerce international. A orienter la production et la consommation vers le marché intérieur. Nous inscrire dans une limitation des imbrications des différentes économies nationales, dans l'autosuffisance nationale pour reprendre le concept de Keynes¹. Mentionnons que ce dernier avait élaboré, pour Bretton-Woods, un modèle de relations économiques évitant notamment les déséquilibres des balances commerciales. Sa proposition fut malheureusement écartée, au profit de la vision américaine.

Evidemment, cette évolution ne se ferait pas en un jour ni sans efforts pour notre tissu industriel et économique plus largement. Mais cela nous éviterait le risque de nous retrouver à nouveau dans une situation semblable à celle du jour.

Notes:

¹   Voir La Nation N° 2227 du 19 mai 2023.