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Les finances hors de contrôle

Jean-François Cavin
La Nation n° 2277 18 avril 2025

Les comptes du Canton pour 2024 présentés par le gouvernement sont très mauvais. Ce collège dysfonctionnel a laissé filer les finances. Pour l’assainissement, comment un Conseil d’État aussi faible peut-il faire face? Seul point positif: cette équipe gouvernementale peut difficilement décevoir davantage.

En lisant dans La Nation ces phrases lourdes de reproches, les membres de l’exécutif s’emporteraient-ils contre notre feuille, à leurs yeux si souvent - et injustement - critique et négative envers ceux qui conduisent le char de l’État? Ils auraient tort, car ces jugements sévères devraient être mis entre guillemets: ces phrases sont tirées d’un éditorial de M. Renaud Bournoud dans 24 heures. Qui a cent fois raison!

Car l’État de Vaud, l’an passé, a encaissé plus que jamais, avec une hausse des recettes de 3,3% (impôts: + 573 millions; taxation des personnes morales: + 21%!). Tout devrait donc aller pour le mieux. Et pourtant, le déficit monte à 370 millions; le «petit équilibre» n’est pas atteint; il faut réagir d’urgence.

L’explication réside dans un chiffre incroyable: les dépenses ont augmenté de 6,2%! Ce serait dû à l’inflation, à la croissance démographique, aux crises internationales et … au défaut de versement de la Banque nationale (une absence de recettes serait une dépense?). Pour analyser la situation, on doit quantifier certaines données. L’inflation a été, en moyenne annuelle de 2023 à 2024, de 1,1%. La croissance de la population, en 2024, a été aussi de 1,1%. En cumulant ces deux valeurs pour mesurer l’évolution globale, on arrive à 2,2%, loin de 6,2%. Les charges de personnel donnent une idée de l’enflure de l’État; elles ont augmenté de 138 millions, soit +5%; la compensation du renchérissement intervenu en 2023 n’a coûté que +2%. Pour prendre un cas particulier, hélas récurrent, les postes supplémentaires d’enseignants coûtent 44 millions (+5%), alors que le nombre des élèves de 5 à 19 ans ne s’accroît que de 1,5%.

Mauvais gestionnaire, le Conseil d’État devrait battre sa coulpe, au lieu de s’opposer à une normalisation de la fiscalité vaudoise, dont la lourdeur handicape l’économie et dont l’allègement ramènerait simplement l’État à moins d’exubérance dépensière.

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