Passé simple, 10 ans et 100 numéros

Bravo à Justin Favrod et à son épouse Christine Mercier pour leur obstination! Passé simple, la fameuse revue romande d’histoire et d’archéologie, a dix ans d’âge et va publier dans quelques jours son 100^e numéro. Le numéro de lancement, en décembre 2014, présentait son dossier principal sur «Adélaïde, la plus romande des impératrices», puis dès janvier 2015, avec régularité, les fascicules ont continué sans aucune interruption à être publiés chaque mois, pour la joie de ses abonnés de la première heure et de ses nouveaux lecteurs. Leur progression, grâce à un effort constant de promotion, a peu à peu touché 4100 abonnés, assurant à ses rédacteurs des rentrées suffisantes pour continuer l’aventure.

La vieille recette des classiques, distraire et cultiver, a été appliquée avec discernement, mais il a fallu de l’énergie, un esprit d’équilibre et une vision pondérée pour attirer les amateurs d’histoire de chacun des Cantons romands: si aucun article ne touche le Valais, pas de lecteurs valaisans! Et si chaque numéro parlait des Burgondes ou se spécialisait dans les fouilles du Néolithique, les abonnés renonceraient vite… Dans chaque livraison, le souci reste de fournir des dossiers et des articles vivants, variés, touchant toutes les époques et toutes les régions. Sont intervenus les balades dans les paysages et les villages, les recettes de cuisine, les mots croisés, les comptes rendus, donnant au fur et à mesure de la variété et de la légèreté aux contenus plus sérieux, qui ne sont pas moins plaisants pour autant.

Quelques numéros n’ont été consacrés qu’à un seul sujet, et nous avons ainsi pu profiter de fascicules bien informés sur la Révolution neuchâteloise de 1848, la ville d’Orbe, le Nord vaudois ou l’horlogerie dans l’Arc jurassien, pour mentionner les numéros spéciaux de ces deux dernières années. Les autres livraisons présentent les sujets les plus divers, personnalités, régions, économie, monuments, artistes… vrai kaléidoscope d’approches et de questions.

Une originalité encore: les auteurs des contributions sont le plus souvent des amateurs passionnés, qui ont étudié tel sujet et qui proposent un aspect ou un résumé de leurs recherches. Le travail des responsables consiste principalement dans la clarté rédactionnelle des textes et le choix des illustrations, fort nombreuses sur tous les domaines. Ainsi sont assurées l’unité de ton et une certaine uniformité dans le traitement des sujets. Passé simple a un style propre qui contribue à son succès, loin des carcans académiques. D’ailleurs, les professeurs d’université ne sont pas les plus nombreux à fournir des études…

Une modeste contribution nous a permis de lire le dossier du prochain numéro, qui traite de la consécration de la Cathédrale de Lausanne en 1275: des études fort intéressantes ouvrent ainsi la 750^e année de cet événement européen qui a réuni le pape et l’empereur.

A propos de cet anniversaire, mentionnons le numéro spécial d’une autre revue, celle de la Société d’histoire de l’art en Suisse, intitulée k + a, en français Art + Architecture en Suisse: entièrement consacré à la Cathédrale, il contient des contributions originales et variées sur le monument et son histoire, renouvelant certains points de vue considérés comme acquis (N^o 4, 2024, en vente à la boutique de la Cathédrale).

Longue vie au passionnant Passé simple, pour notre plaisir et notre instruction historique!